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Médias
 

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Corps (1978)
 

...A partir des corps de Louis XII, de François 1er, d’Henri II, transis, surpris dans les sursauts de l’agonie, déjà décharnés, rejoignant déjà la pétrification statuaire, il en a poursuivi pendant 30 mois, l’approche, l’analyse, la reconstruction... On est à cent lieues, à cinq siècles des danses macabres. L’artiste s’est livré à un travail sur "l’imaginaire du corps", le corps et son ossature et ses réserves secrètes, étiré, compressé noué, dénoué, promu paysage minéral, en un mot, oeuvre d’art. Telle tête dont la bouche entrouverte émet le dernier souffle, se recouvre de plaques d’armure piquetées. Telle déformation musculaire rosée, bleutée, rejoint les anatomies de Francis Bacon, que dis je, elle les dépasse...
Le Monde - juin 1978 - Jean Marie Dunoyer

...C’est sans artifice que Kiras entre dans l’obsession de ces corps morts sculptés que sont les gisants et s’y livre avec l’éventail des techniques de dessin et de peinture dont il dispose pour nous inviter à les voir à travers son propre regard et sa propre main mais aussi pour nous inviter à voir sa peinture . Et celle-ci est remarquablement tenue, tendue, par le thème qui l’anime mais aussi par des qualités purement plastiques au travers desquelles il devient évident que nous est révélé un peintre que nous ne connaissions pas et que nous sommes heureux de saluer dans le renouveau figuratif qui marque l’art actuel mais qui est encombré de bien des médiocrités. Rarement un thème un lieu et un peintre ont été aussi bien accordés...
Le Quotidien de Paris - mai 1978 - Gilles Plazy

...Il aime l’aventure de la matière, ayant soin, pour éviter les facilités de main, de "briser" ses humeurs répétitives. Il jette des ponts entre une acrylique et un dessin à la plume, un pastel et une gouache, en pirate heureux des pièges qu’il se tend. Il s’essaie à exténuer toute velléité de jactance, c’est-à-dire de complaisance envers lui-même...
L’Humanité - avril 1978 - Lucien Curzi

...Bras, torses, jambes et dernièrement visages, sont ainsi coulés dans le feu d’un graphisme à la fois voluptueux et tourbillonnant, moins soucieux de ressemblance que fouailleur, débusquant des poches de lumière dans des masses d’ombre, établissant une architecture de pleins et de vides, à la manière de l’art baroque...
Atac - mai 1978 - Jean-Jacques Lévêque

...Outre la diversité des instruments propres à mieux cerner l’enveloppe charnelle, à dégager les muscles, il use volontiers de cadrages qui ont souvent quelque chose de cinématographique, une modernité inouïe...
Nouveau Journal - avril 1978 - Jean-Jacques Lévêque


Journaux (1983)
 

...Pendant un an, la guerre du Liban a occupé la une des journaux. Pendant un an, le peintre Jean Kiras a interrogé obstinément ces pages, arènes de l’horreur et des contradictions. Intervenant directement sur l’évènement pour le traquer et montrer ensuite la face cachée du miroir... Jean Kiras offre un récit de son temps, une chronique. Le travail plastique met au jour les mécanismes du récit, du titre, du langage exacerbé de la presse . Sublimation ou destruction, les deux sans doute. Une démarche en tout les cas singulière, hors des modes. Un témoignage cinglant face à ceux qui refusent la réalité à la peinture et voudraient en faire simplement un exercice de style.
L’Oeil - juin - juillet 1983.

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La Ville (1989)
 

...Les groupes de passants se croisent sur des oeuvres de grands formats, dans un univers urbain évoqué seulement par quelques taches légèrement brossées, créant une atmosphère colorée ou valoriste…Les corps, toujours symboliques, réduits à une simple direction, sont tendus par une agitation fébrile, et se hâtent, se pressent, solitaires ; ou bien se rencontrent et communiquent sur un mode dont la dérision n’est pas absente ni la combativité…Les évolutions en vues plongeantes, de ces humanoïdes ou leurs échanges agressifs et exhibitionnistes, que nous contemplons en voyeurs involontaires,sont traduits dans un mouvement irrésistible, autant expressionniste que futuriste . On pense aussi à Lowry, et à ce mouvement perpétuel de figures perdues dans ses paysages paupéristes. L’instant qui passe, l’agitation contemporaine, toute cette atmosphère cinétique et folle de la grande ville questionne Kiras...
Nantes Poche - mai 1989 - Charles Le Perron


Crucifixions (1989)
 

...La croix est invisible et Dieu n’est pas nécessairement recrucifié, mais l’homme, l’oiseau, tout ce qui voudrait vivre, est empêché, pointé, cloué, vibration dans la douleur : "Tout ce qui est sur terre est susceptible de souffrir. Tout ce qui vit peut être agressé." C’est le constat de Jean Kiras. En lui, une lointaine origine grecque et sans doute une part de drame, au sens antique du terme, rigoureusement mis en scène dans ces toiles d’un format immuable, dans ces compositions très recherchées, dans cette maîtrise à manier l’huile, mêlée parfois de fusain, de pastel, de crayon... A travers un thème quinze fois repris, comme une oeuvre de Bach, le voilà, cet humain, sous nos yeux, crucifié, luttant pour ne pas mourir, détruit et espérant encore ; là, dans ces torsions, distorsions, ces enflures tuméfiées, ces dessèchements jusqu’à la dispersion, l’évanouissement dans l’ombre, l’infini, omniprésent, indifférent.
L’Oeil - juillet/aôut 1989 - Marielle Ernoud-Gandouet

...L’espace est neutre, indifférent, c'est-à-dire terrifiant : le lieu de tout supplice, de murs et de nuit, où la moindre ouverture (soupirail ou judas) signifie encore la prison. Ici la seule échappée se trouve dans la chair, dans les saharas qui s’y déploient, dans l’espérance insensée qui s’y lit, dans le drame qui s’y joue : "que peut le peintre dans sa joie de peindre au coeur d’un thème qui lui impose la nuit ?". Un questionnement essentiel, une peinture passionnante dans une architecture superbe.
Artension - septembre 1989 - Bertrand Gibert

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Visages, cranes et masques (1991)
 

...Avec ses crânes, Jean Kiras se plonge dans l’histoire de l’homme, il visite par plaisir l’art primitif et tribal d’essence animiste, mais aussi les premiers symboles chrétiens, toujours imprégnés des rites des sorcières. Il rend un subtil hommage à cette ronde de visages, de masques et de crânes, en apposant sur la toile des signes étrangers (papier collé, rayures...) sorte d’écho personnel à une symbolique venue d’ailleurs... Jean Kiras invente aussi les masques du musée de sa mémoire. La toile devient le portrait d’une histoire en miniature, où chaque crâne répond à un autre crâne dans un récit en boucles que le peintre abandonne, selon ses propres termes, « par K.O. » après que le sujet et lui aient débattu dans une suite de corps à corps picturaux . Alors le crâne n’est plus le masque du macabre, mais bien un visage, support de vie.
Boulev’art - Genève - avril 1991 - Florence Heiniger


Torses (1992)
 

...Les oeuvres de Jean Kiras présentées actuellement à la galerie de Menthon lui mériteraient aux cimaises des grands musées d’art moderne une place tout à fait honorable du côté, disons, de ceux qui ont traqué l’esprit humain dans les affres de sa défroque charnelle : Giacometti, Francis Bacon... Le premier qualificatif commode que vous inspire de telles oeuvres est celui d’expressionniste, tant est saisissant en effet le climat de tension et de souffrance qui en émane... Rien de moins expressionniste pourtant que la technique de Kiras qui, sur des fonds bleus, gris, noirs, bruns ou rosés, largement brossés, construit à grands traits ses formes puis les "tisse" littéralement en un écheveau inextricable d’accents colorés…Il faut, en se rapprochant au plus prêt de la toile pénétrer ce réseau capillaire pour comprendre que ce dernier est le lieu d’une expérimentation infinie sur la couleur et la texture...
Le Quotidien de Paris - janvier 1992 - Robert Fohr

...Aujourd’hui matérialité méconnaissable de ce torse où les touches s’entremêlent, se superposent, faites d’un fourmillement aux teintes multiples, comme une danse, comme une musique, fièvre de désirs, de pulsions, de drames, mêlées de cette tendresse lente et patiente qui ne faiblit jamais. Tensions qui surgissent, s’effacent, réapparaissent, s’impriment comme une écriture... En disant cette dualité, cet affrontement du corps dans sa passion, son évanouissement dans le vide, Jean Kiras n’a rien cédé de ce qu’il porte en lui, de baroque et d’austérité, de réalisme et d’abstraction. Poursuivie depuis toujours avec fougue, la méditation tente seulement d’épurer, jusqu’à ce rêve : "Pouvoir, un jour, tout dire en une touche". Tout dire du corps et de l’infini, de la vie et du silence, dans cette éternelle soif de "percer un mystère finalement inexplicable".
L’Oeil - décembre 1991 - Marielle Ernould-Gandouet

...Kiras supprime la tête pensante pour mieux s’acharner sur le torse, rigide et droit, source d’un coeur qui bat de moins en moins fort, et d’une vie qui, inéluctablement, s’effiloche avant de disparaître... Cette fascinante et physique série a une odeur de carnaval cru, de boeuf écorché privé de lumière, de Rembrandt détruit par le temps, de Géricault inachevé, d’icône brûlée, d’enchantement pourrissant. Jean Kiras tue l’espoir. Mais jamais la peinture.
Museart - janvier 1992 - E.D.

...Serait-ce en souvenir du "Boeuf écorché" de Rembrandt que Jean Kiras décline des pans de corps humains ou plus exactement des torses dans des matières picturales chaudes où l’huile, le pastel où l’acrylique se mêlent dans des compositions savantes ? Ces espaces charnels échappent par la magie du trait aux classiques natures mortes. Ces "horizons humains" jouent de notre émotion, mais évitent la morbidité des images ainsi révélées.
Le Nouvel Observateur - janvier 1992 - P.C.

...Les peintures qui se font écho matérialisent la verticalité de la colonne et la densité de son volume sculptural. Kiras peint des torses-signes ou plus précisément des signes qui primitivement furent des torses. Violence exsudée d’un corps que le carcan étreint. Membres écartelés, ligaturés. De tumultueux foyers de couleurs palpitent d’énergie concentrée, irriguent souterrainement l’espace de la toile. Chairs découvertes, chairs à vif deviennent le creuset d’une écriture serrée qui déjoue le visible sous la peau de l’écorce. S’il travaille par cycle – les gisants, les crânes, les crucifixions – Kiras ne se complaît jamais dans la répétition. A peine le "prétexte" est-il exploité qu’aussitôt le peintre en recherche le prolongement. L’oeuvre rebondit sans se dénaturer. Ainsi le tronc, en se substituant au corps et à son instar, nous entretient-il du dessous des chairs.
Cimaise - janvier/février 1992 - Martine Arnault

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Un Peintre et la bibliotheque (2002)
 

52 oeuvres picturales représentent les livres de l’ancienne bibliothèque. Cet hommage-symbole signé Jean Kiras est dédié à la connaissance depuis plusieurs siècles. On y retrouve l’esprit et la puissance souvent oppressante qui caractérisait le lieu... ... "Je perpétue la mémoire de ce lieu qui incarne cinq cents ans d’histoire et 45 000 pensées. C’est un véritable paysage avec lequel j’ai dialogué. J’avais l’impression que tous ces livres me parlaient... ". "Jean Kiras est arrivé à recréer la mémoire de la bibliothèque" précise Michel Bollet, directeur du service des affaires de la ville. Son regard va au-delà de l’apparence. Il pousse la réalité jusqu’à ce qu’elle devienne abstraite...
L’Est Eclair - juin 2002

...Derrière le réflexe de conservation, cet attachement à maintenir la mémoire d’un lieu « émouvant », les oeuvres de Jean Kiras posent un regard mystérieux sur le livre avant qu’il ne soit ouvert... Le pinceau s’est attardé sur la matière, et les couleurs extraordinaires des reliures patinées par le temps sont soulignées : les noirs, les blancs, les ocres jaunes, le clair ivoire, les bleus, les verts... une gamme infinie au plus prêt du détail. Portraits intimes, grande vue de la salle, de ses perspectives, sages ou un peu folles, étagères saturées de volumes, l’imaginaire pictural devient réalité évocatrice de l’ambiance d’autrefois, avec une lumière qui théâtralise le tout.
Press Troyes - juin 2002


Le Christ en croix (2004) - Regard sur le devot christ (2006)
 

... "J’ai travaillé des thèmes : le visage, le torse, les articulations de ce Christ…C’est un dialogue et une lecture tout à la fois. Une proposition, une réponse à un chef d’oeuvre absolu... ". Mêlant toutes les techniques et les matières, Kiras est revenu encore et encore sur le visage taillé à la serpe. Les bras noueux aux tendons saillants, les côtes étrangement stylisées... Dans des toiles de grand format ou dans des séries de détails répétitifs en apparence, mais témoignant d’une perception chaque fois différente... Comme cherchant à percer le mystère de l’oeuvre...
L’Est Eclair - avril 2002 - J.-M. Van Houtte

... Bien évidemment, le travail de Jean Kiras est lié à la spiritualité, au mystérieux dialogue qui s’instaure avec l’oeuvre. "Ce Christ est à la fois une oeuvre religieuse et une oeuvre d’art sublime." Et c’est donc cette part de sublime que le peintre traque de ses dessins et peintures sur toile écrue. Travaillant sur des parties du corps, sous des angles différents, son trait nerveux et graphique explore l’architecture du corps et du squelette, guette le "premier ou le dernier souffle de la poitrine, véritable théâtre intérieur", cherche le regard dans une série consacrée au visage, cartographie les stigmates de la douleur, focalise l’atrocité du clou unissant les pieds et restaure à petites touches discrètes la polychromie originale de sa palette sombre. Jean Kiras nous dévoile aussi la fascinante modernité de ce Dévot Christ aux lignes acérées et à l’esthétique radicale. Une exposition où la part du sacrée dans l’art devient une évidence, non pas à cause du thème, mais du mystérieux dialogue qui unit l’artiste, son sujet et le spectateur. Une trilogie spirituelle à découvrir sans attendre.
L’Indépendant - avril 2006 - Jean-Michel Collet

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Portes (2007)
 

... Avec l’exposition sur le "Dévot Christ" de Perpignan en 2004 à Saint Nizier, où "Crânes" présenté à l’ESAA en 2005, "Portes" est une exposition plus modeste mais dans laquelle les amateurs de l’œuvre de Jean Kiras retrouveront ce qui leur fait aimer l’œuvre du peintre. En mai et juin dernier, Kiras a découvert et s’est ému d’une porte romane, accrochée depuis près d’un millénaire à la petite église de la Trinité, dans le village de Bellpuig, vallée de la Tech, en Roussillon. Au travers une douzaine d’aquarelles et une peinture à l’huile, Kiras scrute ce qui fait la beauté et la simplicité de cet ouvrage : volutes des pentures, détails de la serrure, du loquet ou du heurtoir...
L’Est Eclair - août 2007 - J.-M. Van Houtte

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